[débat] Respect et Tolérance

Tu ne peux être neutre, même ton exemple le montre : tu fais le choix de laisser la liberté (et par conséquent l'entière responsabilité) à ta compagne. Donc tu respectes son choix ...

Déjà, c'est son corps et non le mien qui subira une intervention.
J'admets que le sujet est délicat, et je ne me suis pas encore vraiment prononcé.
En supposant que ma compagne souhaite avorter :
Si je décide que la vie de l'embryon/enfant n'a pas à être protégé, l'opération a lieu.
Si je décide que la vie de l'embryon/enfant doit être prolongée, alors je m'opposerai à la décision de ma compagne en tant qu'humain et pas en tant que compagnon. En effet, je pense que ma décision serait motivée par des motifs humains et non conjugaux. Dans ce cas, je devrais sûrement le faire pour n'importe quel autre enfant... donc cela ferait de moi un activiste (si j'estime que le combat en vaut la peine, évidemment). Le cas où mon statut de conjoint interviendrait serait celui où ma compagne refuse de s'en occuper, auquel cas j'aurai peut-être à choisir entre l'enfant et la mère.
Bref, c'est loin d'être évident.
Disons que pour l'instant j'ai choisi de caler ma position sur celle de ma compagne, dans la mesure où elle est davantage concernée. Mais c'est une position théorique, dans la mesure où si le cas se présentait réellement je pourrai prendre position... j'admets que c'est plus une position d'attente.

Peut-être même que tu méprises indirectement le potentiel d'humain que tu as créé

Que je sois moi ou pas mon corps produit des spermatozöides (je tiens à préciser au lecteur qui ne l'aurai pas compris que je suis un représentant mâle de l'espèce humaine ^^).
A la rigueur le moment où j'interviens c'est dans le choix de me reproduire et avec qui. Si j'ai déjà choisi de me reproduire et que j'ai choisi ma compagne, je vois deux cas :
1) Je le veux, et elle le veut. Le débat sur l'avortement n'a pas lieu.
2) soit je veux et elle ne veut pas. Ce peut être le cas pour un viol par exemple. Si je le veux vraiment, alors je devrai nier sa capacité à disposer de son corps, c'est à dire que je devrai la réduire au statut d'incubateur et je ne vosi pas ce qui pourrait m'amener à ce genre de volontés morbides. Dans ce cas, le débat sur l'avortement n'a pas lieu pour ma part.
Le choix de la personne avec qui je décide de me reproduire ne me semble pas pertinent dans ce débat, ainsi le débat sur l'avortement pour moi n'arriverait que si je n'ai pas envie de me reproduire et que j'ai un rapport qui débouche sur une fécondation.
Un tel débat en fait ne serait donc motivé que par la prise de décision et consisterait en fait à évaluer si je préfère que la fécondation continue ou qu'elle soit interrompue. Tout autre considération dans ce débat me paraît vide de sens.
Pour l'instant, je n'ai pas vraiment de réponse à cette question, dans la mesure où j'ignore encore trop de choses sur ce qui fait la nature humaine et que j'ignore ce que je ressentirai dans une telle situation.

Pour tes autres exemples de tolérance, j'appelle ça du respect a priori ou par défaut. Tu les respectes tant que tu n'as pas fait plus amplement leur connaissance et, le cas échéant, que tu n'as pas décidé qu'ils ne méritaient plus ton respect.

Appelle ça comme tu veux, mais ne déforme pas mes propos. Je ne les respecte pas, je les tolère.

Je ne déforme pas tes propos, je dis simplement que j'utilise d'autres mots pour traduire les mêmes concepts.

Sinon sur l'avortement, tu as très bien résumé les choix dont dispose le père. J'ajouterai juste que l'avortement à des conséquences très graves sur le père, la mère et leur couple (sans oublier l'enfant) :

- Pour la mère, il s'agit d'une opération lourde qui peut avoir des séquelles graves sur les plans physique comme psychologique (beaucoup de femmes culpabilisent et se sentent incapables d'assumer un enfant par la suite).
- Pour le père, il s'agit surtout de sequelles psychologiques pouvant mener au suicide (les psychologues pensent que c'est lié à l'incapacité de satisfaire le besoin instinctif de protéger sa famille).
- Pour le couple, l'avortement est une source de tensions et donc un facteur de rupture (en même temps la décision de garder l'enfant aussi ... ^^).
- Pour l'enfant ................... bah .................... il n'y survit pas ...

Ces conséquences potentielles sont à prendre en compte au moment du choix. Personnellement je suis très sensible sur certains sujets (notamment le tabac et l'avortement). Pour moi, apprendre que quelqu'un fume ou qu'il a avorté me fait autant souffrir que la mort d'un proche. C'est pour ça que je suis aussi virulent sur ces sujets parfois. Je pense que Matthias peut témoigner sur l'aspect tabagique.

Je ne déforme pas tes propos, je dis simplement que j'utilise d'autres mots pour traduire les mêmes concepts.

Si ton respect est ma tolérance, qu'est pour toi mon respect ?

Ces conséquences potentielles sont à prendre en compte au moment du choix. Personnellement je suis très sensible sur certains sujets (notamment le tabac et l'avortement). Pour moi, apprendre que quelqu'un fume ou qu'il a avorté me fait autant souffrir que la mort d'un proche.

Je ne me reconnais pas dans tes conséquences, dans la mesure où pour moi un choix doit être pleinement fait et sans regret.
Pour le tabagisme, moi j'estime que les fumeurs ont tort (étant des humains, ils ont besoin d'oxygène ^^) et que je n'aime pas du tout la fumée.

Si ton respect est ma tolérance, qu'est pour toi mon respect ?

C'est mon respect aussi ... Mais ma tolérance correspond à ton mépris.

Je ne me reconnais pas dans tes conséquences, dans la mesure où pour moi un choix doit être pleinement fait et sans regret.

Alors c'est que tu n'es pas souvent confronté à des choix cornéliens ... Un choix entre deux situations qui font souffrir ne peut apporter que des regrets.

C'est mon respect aussi ... Mais ma tolérance correspond à ton mépris.

Et ton mépris correspondrait à quoi ?

Alors c'est que tu n'es pas souvent confronté à des choix cornéliens ... Un choix entre deux situations qui font souffrir ne peut apporter que des regrets.

Peut-être. En même temps j'ai l'impression que la plupart des choix sont souvent mal posés, donc pour moi le regret nait d'une illusion dans le choix initial. Utiliser l'intuition et la logique permet de ramener les choix à ce qu'ils ont de simples.