Le coût du capital
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Le coût du capital
Introduction
(lien vers la vidéo quand il sera posté, j'apparais dessus , en attendant lien vers leur site)
Le coût économique
Le capital productif correspond à l'ensemble des moyens de production de l'entreprise, comprenant infrastructures, machines, logiciels et brevets. Chaque année à cause de l'usure et de l'obsolescence il est nécessaire de renouveler une partie de ce capital productif. De plus il faut compter la part d'investissement de l'entreprise.
Le coût financier
Il est nécessaire à l'entreprise de se procurer des capitaux liquides pour acheter ces moyens de production. L'entreprise possède :
- des actifs financiers lui assurant des dividendes et des intérêts
- un capital productif existant
- des fonds propres (les actionnaires) qu'il faut rétribuer par des dividendes
- des fonds empruntés qu'il faut payer par des intérêts (notamment pour bénéficier de l'effet de levier).
La différence de flux entre les dividendes/intérêts payés et les dividendes/intérêts perçus est le coût du capital.
Ce coût comprend :
- le risque entrepreneurial (le coût nécessaire pour couvrir l'éventuelle faillite de l'entreprise) [1]
- le coût d'administration des finances
- et le surcoût.
Le surcoût
Le surcoût du capital n'a pas de justification économique et correspond donc à une rente financière.
Quel est son ordre de grandeur ? Ils ont fait une estimation pour 2011 sur les sociétés non financières (les valeurs sont en milliards d'euros) :
- total de la valeur ajoutée : 1004,1
- coût des salaires : 514
- coût brut : 202,3
- coût net : 160,1
- surcoût brut : 132
- surcoût net : 94,7
Conclusion : en brut comme en net le surcoût du capital représente environ de 50% à 60% du coût total du capital.
En faisant une étude sur des données historiques, ils ont estimé que le surcoût ne représentait qu'environ 20% du coût du capital dans les années 60 à 80, que la très forte financiarisation de l'économie suite à la crise pétrolière l'a amené à plus de 60% dans les années 80, et que depuis il s'est stabilisé à environ 50% jusqu'à nos jours.
Motivations à une mesure pour réduire ce surcoût
Faisabilité : Il est difficile à l'utilisateur de fixer lui-même de coût réel du travail, tout au plus le salarié peut fixer le coût nominal. En revanche les structures financières peuvent fixer facilement le coût du capital. De plus l'entreprise ne pourrait répercuter facilement ce genre de mesure sur un autre agent économique.
Clarification : Actuellement court l'idée que le rendement du capital exprime la notion de coût du capital, or cela revient à comparer des flux à des stocks, ce qui est frauduleux.
Responsabilité : Actuellement le surcoût du capital est essentiellement répercuté sur les salariés.
Croissance : Ce surcoût du capital entraîne une exigence excessive des actionnaires [2] et donc de rentabilité des projets (qui doivent atteindre 10% à 15% de rentabilité pour être validés). Cela génère moins d'investissement (le capital non investi est alors perçu : il y aurait 80% de profit face à 20% d'investissement) et altère l'appareil productif, ce qui mène à un régime dépressionnaire.
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[0] Notamment par rapport à l'Allemagne. Or celle-ci a sacrifié ses salariés (peut-être à cause de ses mesures durant la réunification) et a cherché à développer un excédent commercial basé sur des produits haut de gamme pour couvrir ses frais. L'idée que la France devrait suivre un chemin similaire est exprimé dans le rapport Galois. De plus, même si les autres pays achètent à l'Allemagne, l'affaiblissement du pouvoir d'achat de ses salariés fait que eux peuvent difficilement acheter les produits des autres, ce qui en fait une stratégie presque mercantiliste.
[1] Le risque entrepreneurial est estimé en observant le taux réel de crédits des entreprises. Avec un taux nominal à 3% on obtient un taux réel de 1% voire 2% à cause de l'inflation. Les banques étant supposées rationnelles, 1% voire 2% serait suffisant pour couvrir les risques de faillite et les frais de dossier. Et effectivement, le taux réel de faillite des entreprises est proche de 0.5%.
[2] Pour contrer les politiques à court-terme et augmenter la motivation des salariés il a été suggéré qu'ils aient des représentants partie prenante aux conseils d'administration. Le rapport Galois en prévoit deux ou trois (à condition qu'ils ne dépassent pas le tiers du CA), et en Allemagne la proportion va jusqu'à environ 50% du CA.
J'ai trouvé l'idée intéressante donc j'ai été hier soir assister à leur conférence intitulée : Le coût du capital et son surcoût.Les économistes atterrés a écrit:Depuis plusieurs mois, l’accent est mis par le FMI, la Commission européenne, et les gouvernements nationaux sur le fameux « coût du travail » qui plomberait notre compétitivité. [0]
Des mesures d’austérité sont prises afin de réduire ce coût, ainsi que celui de la protection sociale. Or, des recherches récentes ont permis de déterminer le (sur)coût du capital, dont personne ou presque ne parle.
(lien vers la vidéo quand il sera posté, j'apparais dessus , en attendant lien vers leur site)
Le coût économique
Le capital productif correspond à l'ensemble des moyens de production de l'entreprise, comprenant infrastructures, machines, logiciels et brevets. Chaque année à cause de l'usure et de l'obsolescence il est nécessaire de renouveler une partie de ce capital productif. De plus il faut compter la part d'investissement de l'entreprise.
Le coût financier
Il est nécessaire à l'entreprise de se procurer des capitaux liquides pour acheter ces moyens de production. L'entreprise possède :
- des actifs financiers lui assurant des dividendes et des intérêts
- un capital productif existant
- des fonds propres (les actionnaires) qu'il faut rétribuer par des dividendes
- des fonds empruntés qu'il faut payer par des intérêts (notamment pour bénéficier de l'effet de levier).
La différence de flux entre les dividendes/intérêts payés et les dividendes/intérêts perçus est le coût du capital.
Ce coût comprend :
- le risque entrepreneurial (le coût nécessaire pour couvrir l'éventuelle faillite de l'entreprise) [1]
- le coût d'administration des finances
- et le surcoût.
Le surcoût
Le surcoût du capital n'a pas de justification économique et correspond donc à une rente financière.
Quel est son ordre de grandeur ? Ils ont fait une estimation pour 2011 sur les sociétés non financières (les valeurs sont en milliards d'euros) :
- total de la valeur ajoutée : 1004,1
- coût des salaires : 514
- coût brut : 202,3
- coût net : 160,1
- surcoût brut : 132
- surcoût net : 94,7
Conclusion : en brut comme en net le surcoût du capital représente environ de 50% à 60% du coût total du capital.
En faisant une étude sur des données historiques, ils ont estimé que le surcoût ne représentait qu'environ 20% du coût du capital dans les années 60 à 80, que la très forte financiarisation de l'économie suite à la crise pétrolière l'a amené à plus de 60% dans les années 80, et que depuis il s'est stabilisé à environ 50% jusqu'à nos jours.
Motivations à une mesure pour réduire ce surcoût
Faisabilité : Il est difficile à l'utilisateur de fixer lui-même de coût réel du travail, tout au plus le salarié peut fixer le coût nominal. En revanche les structures financières peuvent fixer facilement le coût du capital. De plus l'entreprise ne pourrait répercuter facilement ce genre de mesure sur un autre agent économique.
Clarification : Actuellement court l'idée que le rendement du capital exprime la notion de coût du capital, or cela revient à comparer des flux à des stocks, ce qui est frauduleux.
Responsabilité : Actuellement le surcoût du capital est essentiellement répercuté sur les salariés.
Croissance : Ce surcoût du capital entraîne une exigence excessive des actionnaires [2] et donc de rentabilité des projets (qui doivent atteindre 10% à 15% de rentabilité pour être validés). Cela génère moins d'investissement (le capital non investi est alors perçu : il y aurait 80% de profit face à 20% d'investissement) et altère l'appareil productif, ce qui mène à un régime dépressionnaire.
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[0] Notamment par rapport à l'Allemagne. Or celle-ci a sacrifié ses salariés (peut-être à cause de ses mesures durant la réunification) et a cherché à développer un excédent commercial basé sur des produits haut de gamme pour couvrir ses frais. L'idée que la France devrait suivre un chemin similaire est exprimé dans le rapport Galois. De plus, même si les autres pays achètent à l'Allemagne, l'affaiblissement du pouvoir d'achat de ses salariés fait que eux peuvent difficilement acheter les produits des autres, ce qui en fait une stratégie presque mercantiliste.
[1] Le risque entrepreneurial est estimé en observant le taux réel de crédits des entreprises. Avec un taux nominal à 3% on obtient un taux réel de 1% voire 2% à cause de l'inflation. Les banques étant supposées rationnelles, 1% voire 2% serait suffisant pour couvrir les risques de faillite et les frais de dossier. Et effectivement, le taux réel de faillite des entreprises est proche de 0.5%.
[2] Pour contrer les politiques à court-terme et augmenter la motivation des salariés il a été suggéré qu'ils aient des représentants partie prenante aux conseils d'administration. Le rapport Galois en prévoit deux ou trois (à condition qu'ils ne dépassent pas le tiers du CA), et en Allemagne la proportion va jusqu'à environ 50% du CA.
Apeiron- Grand Inquisiteur de la Cohérence
- Nombre de messages : 5474
Age : 36
Date d'inscription : 09/11/2008
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